CHAPEAU BAS A L'AUTEUR CONNU de moi ! ..... LA MARMOTTE SE TAIT ..........
Sur le Mode du SLAM
LE VOL DE LA PENSEE
Si t’entends des voix
Mais que pour toi c’en est pas : «qui sont ces gens qui parlent dans ma tête ?»
Tu te sens disparaître
«Les gens savent
Ce que je ne sais pas.» D’être une entrave,
La nature a ses droits.
T’en fais partie. Tu es parti .
Deux jours plus tard ça ne va pas :
Les gens parlent de toi.
Tout ce que tu penses se discute
Autour de toi : langues de putes !
Tu t’énerves. Tu ne sais plus qui est qui
Tu ne dors plus,
Et là, tu ne gères plus
Et là, on te dit :
«Tu rentres en psychiatrie»
ATTACHE
« Vous avez déjà été hospitalisé ?»
Les blouses blanches, les mecs en smock,
Ca bouge dans tous les sens …
Qu’est-ce que j’ai ? Comme si j’avais pris de la coke :
- «Par là, Monsieur !»
- «Non !»
Alors là, on te dit :
- «Prenez ces médicaments.» .
Tu vois une espèce de pauvre diable qui ajoute :
- «Sinon c’est la piquouse.»
- "Non !"
T’es retourné comme une crêpe
Nu. Piqué. Pyjama bleu . Attaché .
Dans une cellule de trois mètres carrés
Juste un peu de lumière pour te faire rêver.
Et là, tu prends la tangente
Qui ne te fait même pas planer
Qui ne te fait même pas planer. (2)
LA PSY : Unité de soins.
Maintenant, conforté par un bol de soupe fade
Maintenant, confronté à un problème médical, énigmatique,
Tu avales des cachets sans comprendre.
Deux semaines de plus d’un tel régime qui te fait peine à voir ;
A entendre toujours les voix enfermées dans ton crâne,
Prisonnier de substances chimiques qui s’enchaînent . Qui t’enchaînent.
Tu perds la notion du temps
T’as mal
Mais tu ne sais plus où
C’est, là , comme çà, que
tout se passe, çà te dépasse .
EN PYJAMA BLEU
En pyjama bleu tu traînes les pattes
En compagnie de semi-psychopathes
Aoilpé (3)
Je t’assure, j’en ai vu
Dans ces murs
Des fois çà pue
Des infirmiers qui t’assurent, comme en cordée,
Qui te filent des couvertures
C’est pour te tenir chaud, c’est pour te rassurer.
Mais toujours enfermé
Tu vas te perdre dans un coin
A psychoter ton chemin
Difficile à voir
Mais facile à croire
Tu t’accroches à tes délires
Les uns après les autres
Tu crâmes tout ce que tu vois de réel
Et te voilà pris dans une unité de soins ;
Perdue Perdu Perdus
Quelque part
Dans des hectares
De Psychiatrie (4) …………….
En pyjama bleu tu traînes les pattes
En compagnie de semi-psychopathes
Si tu dors en plein jour, les yeux ouverts
Si tu rêves pas tranquille
Et que tu crois vivre une réalité
Réalité
Allité
On te réveille : - «Monsieur,
Levez-vous, le docteur veut vous voir .» …
Un rapide coup d’oeil dans la glace.
Tes chaussons te traînent
Où tout t’attend .
Note 1 : «Le vol de la pensée» est une expression médicale qui correspond au fait que l’on croit que tout ce que l’on pense est connu du monde entier. volé
Note 2 : Le médicament injecté est si fort et si violent que la personne qui le refuse n’en ressent aucun soulagement, mais souffre le martyre .
Un anxiolytique accepté, endort ou «fait planer». Refusé, il provoque des sensations de l’ordre du cauchemar.
Note 3 : Aoilpé : à poils
Note 4 : Allusion à l’immensité d’un Hôpital Spécialisé en Psychiatrie (H.P.)
qui représente comme une ville dans une grande ville.
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ASSIS attablé dans un jardin, chez mes parents.
Walkman sur la tête.
Je commence à partir…
Une mission est née . Je me lance le défi de la remplir. A la radio on parle de moi. De mes responsabilités au niveau politique, des décisions diplomatiques, pour éviter un conflit quelque part …
Vu ma posture (recroquevillé sur la chaise) mon frère s’inquiète . Bien entendu, «il est forcément au courant» (Le monde entier est au courant) . Objectivement, il me demande : çà va D. ?
Pensant qu’il cherchait à me soutenir dans un moment difficile à assumer. ( Je parle d’un moment de solitude extrême où je m’impose de faire une action magique, qui résoudrait le défi.)
Je le regarde et lui répond : çà va !! Dans le sens de dire que j’assume ma responsabilité au niveau mondial . Et que la souffrance pourrait être bien pire. Alors qu’il aurait été si smple de répondre : - «Non, Cà ne va pas !»
Je voudrais mettre en avant
dans cette histoire, (vécue, bien sûr)
Le fait que l’on peut se retrouver dans une situation très douloureuse et dire quand même :- «çà va !»
La communication n’est pas très recherchée dans un monde de délires personnels : presque égoïste .
La dure réalité d’un conflit politique ne m’a pas forcément fait «délirer», dans le sens d’échapper à la réalité trop dure, puisque le délire est encore plus insoutenable.
Ceux qui disent qu’il est plus facile de s’échapper se trompent .
Dans les deux cas, échapper ou accepter demande un certain courage.
Et comment échapper à une réalité délirante ?
- par un autre délire ……
Ecrit en Mai 2005